C’est dans son ouvrage intitulé Les Gobelins et Beauvais : les manufactures nationales de tapisseries (Paris : H. Laurens, 1908) que Jules Guiffrey utilise, en premier, le terme de dynastie pour qualifier la structure mise en place, au fil des générations, par la famille Gobelin. Cette expression désignant, dans un premier temps, une succession de souverains fut bientôt transposée au domaine de l’art pour désigner des familles de peintres, sculpteurs ou de teinturiers.
En effet, par leur complexité et leur technicité, ces activités étaient régies par un système de formation de maître à élève. Aussi dans le domaine de la teinture, la manière de monter une cuve, les différents procédés mis en œuvre afin d’obtenir la couleur souhaitée, les astuces pour améliorer un mélange défectueux, étaient autant de connaissances empiriques souvent gardées secrètes par les praticiens. Ces connaissances précises, mais souvent orales, et le système de formation maître/élève dicté par les corporations ont finalement souvent favorisé une transmission des savoirs d’un père à ses enfants.
C’est dans ce contexte que sont nées plusieurs dynasties de teinturiers. Ce sont ces familles, et leur investissement aussi bien personnel que professionnel, que nous vous proposons de rencontrer dans cette rubrique.